Paris est en pleine effervescence en matière de rénovation énergétique des copropriétés. Mais qu’en est-il vraiment ? Découvrez l’avis percutant de Jacques Baudrier, adjoint à la Mairie de Paris et expert reconnu dans ce domaine. Plongez au cœur des enjeux et des défis qui animent ces projets de transformation.
Impulsion du programme Eco-rénovons Paris +
La capitale française a boosté son appui aux copropriétés par le lancement de Eco-rénovons Paris + (ERP+). Depuis l’introduction de ce programme, une nette accélération des engagements pour la rénovation énergétique a été remarquée, avec un doublement des copropriétés inscrites, passant de 5 000 à 10 000 en une année. À ce jour, environ 350 d’entre elles devraient débuter des travaux significatifs pour améliorer leur performance énergétique, contre 200 l’année précédente.
La majorité des constructions concernées par ces rénovations appartiennent aux périodes des Trente Glorieuses, souvent classées entre D et E au niveau énergétique et impliquant un coût moyen de 30 000 € par logement. Malgré cet élan, les bâtiments notés F ou G, qui représentent 30 % des copropriétés et souvent composés de plus petits ensembles, restent sous-représentés dans le schéma actuel des travaux.
Un défi pour l’avenir locatif de Paris
Une préoccupation majeure demeure vis-à-vis des logements mal classés (E, F, et G), qui constituent deux tiers du parc locatif privé de Paris, équivalant à environ 250 000 logements. Sans une rénovation appropriée, ces logements risquent de disparaître du marché locatif à moyen terme, exacerbant la pénurie de logements disponibles qui est déjà un problème majeur dans la métropole.
La rénovation de ces logements énergivores est donc une priorité urgente, non seulement pour maintenir une offre locative stable mais aussi pour répondre aux défis écologiques actuels. L’absence d’action rapide pourrait entraîner une réduction annuelle significative du nombre de logements disponibles à la location.
Propositions pour un soutien renforcé
Pour contrer cet ennui, des mesures incitatives ont été proposées, telles que le triplement du taux de la taxe sur les résidences secondaires et une augmentation du plafond de MaPrimeRénov’ Copropriété pour les logements les plus consommateurs d’énergie. Ces initiatives visent à encourager financièrement les rénovations nécessaires pour amener ces biens à un meilleur niveau d’efficacité énergétique.
Par ailleurs, la ville de Paris contribue déjà considérablement à travers une aide directe de 8 000 € par logement et un suivi gratuit sur cinq ans pour les copropriétés engagées dans ces travaux de rénovation.
Résultats attendus et défis à surmonter
Les rénovations permettent généralement aux logements de gagner une à deux étiquettes énergétiques. Cela dit, même avec des investissements significatifs, il est rare que les bâtiments parviennent à atteindre les catégories énergétiques les plus élevées telles que B. Toutefois, le but reste de réduire sensiblement la consommation énergétique et d’améliorer le confort des habitants face aux aléas climatiques, notamment les canicules.
En conclusion, bien que les défis soient considérables, l’engagement croissant des copropriétés et le soutien accru de l’Etat et des autorités locales laissent entrevoir une amélioration progressive de la performance énergétique du parc immobilier parisien.